Cette phrase-là ne sort pas toujours aussi clairement. Elle peut s’exprimer en câlin, avec un « je m’ennuie ». Elle s’exprime quand ils nous rejoignent dans le lit la nuit, quand ils sont plus irritables à la fin d’une journée d’école… quand ils piquent une colère en ne se comprenant plus.
Je suis maman de deux merveilleuses jeunes filles qui ont aujourd’hui 8 et 13 ans. À tous les jours, chaque geste que je pose c’est dans l’intention de les accompagner le mieux possible dans leur vie. Je n’ai pas eu un parcours de maman « facile ». Bref, est-ce que ça existe !! Je crois qu’on vit tous nos défis de « mère » et qu’on se développe en tant que femme à travers cela également. Je ne crois pas qu’il y ait un parcours plus facile qu’un autre, simplement différent. Et ce sont les apprentissages qu’on en tire qui font toute la différence.
Mais en temps de pandémie, j’ai l’impression que le mot « DÉFI » a été souligné au marqueur jaune non-lavable. Parfois, je me sens comme un petit chat qui voudrait juste qu’on le flatte dans le sens du poil , couché sur une doudou confo. Parfois j’ai juste envie de les mettre dans un avion et les exiler dans un pays chaud, faire l’école à la maison dans une hutte avec 3-4 singes. Mais non, la fuite n’est pas une option. Elles ont besoin de moi et me le manifeste.
Je ne peux plus compter les fois où on m’a dit « Olenny soit forte. » Ça s’est transformé en « Olenny, que tu es forte. » Qui parfois, dans mon langage interne se module en : «Tu sais des fois, je suis essoufflé d’être forte. » Des fois j’ai le coeur tellement gros de tristesse que je me sens comme un sac ziplo rempli d’eau qui attend d’être troué pour se vider. Et le soir venu, quand tout le monde est couché, j’ouvre le sac et le vide sur l’oreiller. Jusqu’à ce que la fatigue endort mon corps et que mon âme se permettre de danser pleinement sous les étoiles.
Je comprends que les mamans, on doit prendre soin de soi en premier afin d’être en mesure de prendre soin de nos enfants. Dans la situation actuelle, ça devient plus difficile à faire. On a besoin de plus de soutien, plus de cheer up que d’habitude, de reconnaissance, de validation. On le fait par soi-même assurément, on se nourrit par soi-même également, mais les petites fuites d’énergie sont plus fréquentes qu’à l’habitude. Car le collectif a mal. Et nos enfants subissent directement les impacts. Je dois dire que je suis comblé, j’ai vraiment une belle vie. Je vis dans l’amour à profusion. Dans mon travail, dans ma famille, dans ma vie personnelle. Ça n’empêche pas que de voir mes enfants vivre des chocs et des périodes d’insécurité m’ébranle. Que mes émotions peuvent prendre le dessus et que mes épaules peuvent être raqué de porter leur tristesse le temps qu’elles guérissent. On m’a déjà dit :
« Olenny, elles ont leur chemin à faire, leur vie à vivre. » Mais n’est-ce pas un instinct maternelle de vouloir protéger émotionnellement, mentalement et physiquement nos enfants ? Et actuellement, les 3 sont en déséquilibres dans notre société. Alors dites-moi? Comment on crée l’équilibre ?
En le trouvant en soi. En restant fort comme le roc, mais avec la douceur d’une brise d’été dans nos mots. En se permettant de vider notre ziploc le soir, mais trouver l’énergie de soulever une montagne le jour. En leur montrant que tout est possible en posant des gestes qui adoucissent leur quotidien. En stimulant leur imaginaire créatif. En étant attentif à tous ces petits dits ou non-dits, afin d’être présent pour eux et pour nous. En disant aux gens qui nous entoure qu’on les aime. En exprimant notre vulnérabilité quand elle fait surface. En tendant la main à quelqu’un qui en a besoin l’espace d’un instant. En allant chercher une main quand nous aussi on en a besoin, sans se sentir faible.
Et tout ça en assumant , que nous aussi parfois, on a besoin de nous.
« Maman parfois a besoin de soi. »